Les alternatives à la mort

4 janvier 2025

D&D reste un jeu de hasard, un d20 imprévu et c’est le coup critique de trop… La mort d’un personnage peut être frustrante pour les joueurs et paraître anticlimatique. Après tout nous sommes là pour nous amuser et préserver l’investissement des joueurs dans leurs personnages.

“Sans personnages, il n’y a pas d’histoire à raconter.”

Quelles que soient vos raisons, en tant que MD, vous pouvez souhaiter éviter la mort d’un personnage lorsqu’elle semble injustifiée ou prématurée dans l’histoire. Alors, quelles sont les alternatives ?

Les solutions que je propose ci-dessous ne sont pas des échappatoires, mais plutôt des secondes chances.

Sommaire


Pourquoi éviter la mort ?

Non seulement ça peut gâcher une super histoire en cours, mais en plus, cela prive le joueur de son libre arbitre. Et puis quand on joue depuis un an avec le même personnage, qu’on a créé des liens avec les PNJ, développé des histoires complexes… ça ne fait pas vraiment plaisir de tout balancer par la fenêtre !

Les règles classiques

Dans D&D 5e (2014) les règles sont plutôt simples : vous tombez à 0 PV, vous faites vos jets de sauvegarde contre la mort et soit vous vous en sortez soit… vous finissez six pieds sous terre.

Techniquement voici ce qui se passe lorsqu’un personnage tombe à 0 PV :

  • Jets de sauvegarde contre la mort
    • Le personnage est inconscient et doit faire des jets de sauvegarde
    • 3 succès = le personnage est stabilisé
    • 3 échecs = le personnage meurt
    • Un 20 naturel = retour à 1 PV immédiatement
    • Un 1 naturel = compte comme deux échecs
    • Des dégâts supplémentaires en dessous de 0 PV causent 1 échec automatique
  • Comment sauver un personnage à 0 PV ?
    • Lui rendre des points de vie avec un sort ou une potion
    • Le stabiliser avec un test de Médecine (DD 10)
    • Attendre qu’il réussisse ses jets de sauvegarde
  • Mort instantanée : Si les dégâts subis dépassent les PV maximum du personnage, c’est la mort immédiate

Un personnage mort peut être ramené à la vie par divers sorts de résurrection, comme le sort de niveau 3 Retour à la vie.

Une seconde chance

Voici plusieurs alternatives à la mort définitive d’un personnage, permettant de maintenir l’intérêt narratif. Ces options offrent des opportunités de roleplay intéressantes et peuvent même enrichir l’histoire plutôt que de simplement l’interrompre.

Le sauvetage

Une option classique consiste à envoyer l’équipe dans les profondeurs des enfers pour ramener leur camarade tombé, ou les voir entreprendre une quête épique pour trouver un moyen de le ressusciter.

Le principal inconvénient de cette approche est que le joueur dont le personnage est mort se retrouve sans rôle à la table pendant toute la durée de la quête… Ce n’est pas donc pas la meilleure des approches pour l’ensemble du groupe.

Le vol d’âme

Dans cette variante, plutôt que de mourir, le personnage voit son âme dérobée par une créature. Il perd un niveau, tombe à 0 points de vie et perd conscience. Le voleur d’âme se téléporte alors vers son repaire avec l’âme volée, qu’il mettra entre 2 et 5 jours à digérer. Si le groupe parvient à le vaincre avant ce délai, le personnage récupère son âme et son niveau.

Cette mécanique offre une alternative intéressante, transformant la mort en une opportunité de quête de vengeance. La téléportation du voleur d’âme permet au groupe de battre en retraite avec leur allié inconscient, même si la perte de niveau reste une punition significative durant cet interlude.

La résurrection marquante

Le personnage est autorisé revenir à la vie par le MD mais à condition qu’il garde une blessure permanente comme prix de sa résurrection.

Vous pouvez vous inspirer des effets de maladie ou de folie décris dans le Guide du Maître (2014) en pages 256 à 260, ou tout simplement piocher dans les blessures persistantes du Guide du Maître (2014) en page 272.

Cette approche ajoute du réalisme en équilibrant la résurrection par une conséquence (souvent un désavantage) durable.

Le pacte avec une puissance supérieure

Plutôt que de laisser le personnage mourir, les forces de l’univers peuvent décider qu’il est trop important pour quitter le monde des vivants et le ramener à la vie, souvent avec une mission à accomplir.

Cela peut prendre plusieurs formes :

  • Un dieu propose la résurrection en échange d’une conversion : le personnage devient clerc à son service ;
  • Un diable offre une seconde chance contre l’accomplissement d’une tâche importante, une nouvelle quête s’ajoute alors à l’ordre du jour ;
  • Une entité ancienne propose un pacte, obligeant le personnage à prendre des niveaux d’occultiste ;
  • etc.

Conclusion

La mort d’un personnage ne devrait pas être une fin en soi mais plutôt une opportunité de développer l’histoire et d’enrichir l’expérience de jeu. Les alternatives proposées permettent de maintenir l’engagement des joueurs tout en préservant les enjeux dramatiques.

L’important est de trouver un équilibre entre les conséquences significatives et le plaisir de jeu. Chaque groupe peut adapter ces mécaniques selon ses préférences, en gardant à l’esprit que l’objectif principal reste de créer des moments mémorables autour de la table.

En tant que MD, n’hésitez pas à discuter de ces options avec vos joueurs avant qu’une situation critique ne survienne. Cela permettra d’établir des attentes claires et de choisir les mécaniques qui correspondent le mieux à votre style de jeu.